Les ragots d'Ikebukuro
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[Défi crackpairing1] [Histoire longue] Perdu dans les translations

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Message par Milligramme Jeu 1 Nov 2012 - 21:33

Titre : Perdu dans les Translations
Statut : Terminé (enfin)
Rating : K+ ? (hors de question que je fasse du M !)

Personnages : Shingen, Kasuka, Shizuo, Shinra et bien d'autres
Pairings : Shingen/Kasuka/Shinra (si si, vous avez bien lu)

Univers : Canon
Genres : Romance x_x

Avertissements : Couple improbable. Différence d'âge (mais ça à la limite ça ne me choque pas) Baclé et mal écrit… (c'est ce qui me choque le plus personnellement ^^")

Disclaimer : Durarara et ses personnages appartiennent à Ryohgo Narita, l'idée de défi appartient à Kafka Tamura et le titre (traduit de façon littéralement débile par mes soins) vient de Sofia Coppola.

Commentaires de l'auteur de la chose que vous allez (peut-être) lire : C'est marrant, je n'aurais pas pensé être la première à publier. Ça me donne l'impression de m'être trompée quelque part, mais après avoir lu 3-4 fois les règles il semblerait que j'aie raison. Après, ça peut s'expliquer par le fait qu'il ne s'agit que de la première partie, qui est aussi la plus facile.

Bon bah…bonne lecture ?




Tout accro de la dissection en tout genre qu'il était, Shingen Kishitani avait toujours été attiré par les maths ; surtout la géométrie en fait. Aussi, alors que, l'esprit embrumé par la fatigue et le décalage horaire, il se dirigeait vers la douche d'un pas traînant, il pensait sans y faire vraiment attention : « Soit S un point du repère orthonormal (I, B, R) effectuant une translation de vecteur SD1, D étant une douche. Soit C une dullahan regardant trop la télévision T. Le segment [SD] va couper le segment [CT] en un point P où C ne verra plus T. Sachant que S avance à une vitesse moyenne de 1,5 km/h, combien de temps la vue du point C sera-t-elle obstruée, et ce laps de temps sera-t-il suffisant pour qu'elle s'en irrite ? »
Nul besoin de calcul pour se douter que la réponse serait de l'ordre d'une seconde, et que Celty n'aurait même pas le temps de se dire qu'elle était agacée. Et pourtant…
Arrivé au point P, situé à égale distance entre C et T ((SP) étant donc une médiane du triangle SCT), S lança un regard désintéressé au point T et s'arrêta net en P lorsqu'il vit l'image. Sur l'écran se tenait Y', un jeune homme d'environ 20 ans dont les cheveux bruns encadraient élégamment son visage aux traits fins, arrivant au niveau de sa mâchoire et dont une partie retombait devant son front, s'arrêtant juste au milieu d'une paire d'yeux noisette. Bref, Shingen pouvait admirer le célèbre Yuhei Hanejima dans toute sa splendeur, la chaîne repassant une énième rediffusion de son premier succès : “Ninjas vampires : Carmilla le Joker”.
Pour une raison qui lui restait inconnue, le père de Shinra était fasciné. Déjà dans l'avion, lorsqu'il avait regardé son nouveau succès “Le silence des majordomes”, il avait ressenti ce sentiment qu'il n'expliquait pas. D'accord, le jeune homme était un très bon acteur. Certes, nul ne pouvait nier qu'il était beau. Mais de là à rester bloqué devant lui à chacune de ses apparitions, il y avait quand même de la marge. D'autant plus qu'il avait passé le reste de son voyage à repasser ses meilleures scènes en boucle… En somme, et un peu malgré lui, Shingen Kishitani était fan.

Pour conclure, l'hypothèse de départ, qui était de moins d'une seconde, était désormais largement dépassée. En fait, le résultat aurait même pu être de l'ordre de la minute si, fatiguée de ne plus pouvoir regarder l'écran quelle que soit sa position et désespérée de ne pas avoir de voix pour crier à l'autre de s'écarter, Celty ne s'était pas résolue à se lever pour agiter sous le nez du gêneur son PDA2 sur lequel était écrit tout ce qu'elle aurait aimé lui dire depuis le confort du canapé. Shingen était donc finalement reparti vers la douche, achevant la translation de vecteur SD mentionnée un peu plus tôt.
Quant à la suite…elle ne sera pas racontée, par respect pour Shinra qui souhaite plus que tout oublier ce malencontreux événement.

*

Soit, quelques jours plus tard, K image du point Y par symétrie centrale de centre T.

Kasuka avait pour une fois décidé de prendre du temps libre pour rendre visite à son frère, chose qu'il ne faisait plus assez souvent à son goût (à leur goût à tous les deux en fait). Mais là, il avait une bonne raison de le faire, et il voulait que Shizuo soit le premier à le savoir. Il le prendrait sans doute mal, mais il finirait par comprendre, comme toujours. De toute façon, ce n'est pas comme s'il avait le choix.
Le jeune homme roulait donc à Ikebukuro à bord de sa belle voiture étrangère, lorsqu'à un feu rouge, au beau milieu de la foule anonyme, il croisa la route d'un être singulier. Un homme en blouse blanche portant un masque à gaz était en effet en train de traverser la route (que le hasard fait bien les choses), et avait évidemment attiré l'attention du jeune acteur. Bien sûr, porter une tenue aussi improbable suffisait en général pour se faire remarquer. Cependant, ce n'était pas l'unique raison qui avait poussé Kasuka à l'observer avec autant d'attention. Cet homme lui faisait penser à quelqu'un…une personne qu'il aurait préféré oublier. Ce n'était jamais une très bonne chose lorsqu'il pensait trop à lui… Toutefois, de dos, la ressemblance était encore plus frappante. Mais il ne pouvait pas s'agir de Shinra. Aussi étrange qu'il puisse être parfois, cela ne lui ressemblait pas, et l'inconnu au masque dégageait quelque chose de différent. Toutefois, pour Kasuka, cela restait un point à éclaircir. Ikebukuro devenait encore plus étrange que dans son souvenir…à croire que le quartier attirait les gens bizarres.
Le feu passa alors au vert, et le brun repartit tout en reléguant ces pensées au second plan. Il finit par atteindre l'appartement de son frère, et prit la précaution de se garer à un endroit plutôt discret, n'ayant pas envie de se faire assaillir par une horde de fans qui auraient reconnu sa voiture à son retour (il ne fallait jamais sous-estimer les fans…certains étaient capable de citer la marque de tous les sous-vêtements en sa possession, alors autant dire que reconnaître une voiture était facile pour eux).
Comme il s'en était douté, Shizuo l'attendait. Il avait l'air nerveux, mais tentait de n'en rien laisser paraître (ce qui ne fonctionnait qu'à moitié). Après les salutations et autre échange de nouvelles, le blond lui demanda combien de temps il comptait rester, ce à quoi il répondit qu'il avait l'intention de partir dans la soirée. Puis arriva le moment fatidique où l'acteur dut expliquer plus précisément le motif de sa visite. Les frères Heiwajima étaient des hommes de peu de mots, aussi la conversation se résuma-t-elle à :
« En fait grand frère…je vais partir à Los Angeles dans deux semaines pour un tournage.
- Ah… Tu vas rester longtemps ?
- Je ne sais pas encore…quelques mois.
- Je vois… »
Bien sûr, cette retranscription (principalement destinée à montrer à quel point tout va plus vite quand on est avare en paroles) ne montre par l'air déçu et triste de Shizuo, qui à cet instant ressemblait un peu à un chiot abandonné, mais l'essentiel était là. Kasuka allait partir, très loin et pour une période indéterminée. Évidemment, le blond avait déjà l'habitude de ne pas voir son petit frère très souvent. Mais là, cela impliquait deux choses : déjà, ils n'auraient plus l'occasion de se croiser par hasard et ensuite, plus grave, Shizuo ne serait pas là pour le protéger et lancer des écrans plasma sur ses agresseurs en cas de besoin. Cela n'inquiétait absolument pas Kasuka, mais il savait que son frère allait se faire du souci. Il était tellement protecteur avec les gens auxquels il tenait… De plus, sa visite avait un autre sens, peut-être encore plus important : avant de partir, il voulait faire clairement comprendre à son frère qu'il ne lui en voulait pas d'avoir perdu son travail de barman. Déjà, parce qu'il avait compris que ce n'était pas vraiment sa faute et ensuite parce qu'il avait su conserver son dernier emploi, même s'il n'était pas très reluisant. Kasuka ne voulait pas que le blond continue à s'en vouloir comme il se doutait que c'était le cas.

Les deux frères passèrent donc l'après-midi ensemble, dans la tranquillité la plus totale (je me demande ce qu'ils vont bien pouvoir faire…). Puis, à l'heure du dîner, Shizuo lui proposa de sortir manger quelque chose (n'osant sans doute pas lui avouer qu'il n'avait plus rien à manger ici et qu'il avait oublié de faire les courses…). Ils se retrouvèrent donc au Sushi Russe (parce que les sushis sont bons, et ils sont frais), et c'est après qu'ils eurent commandé leurs menus spéciaux saumon/fromage que, pour la seconde fois de la journée, Kasuka vit un homme en blouse blanche. En revanche, celui-ci ne portait pas de masque quelconque (sauf peut-être si on compte les lunettes), et en les voyant, il se dirigea joyeusement vers eux en s'exclamant :
« Shizuo ! Ça faisait longtemps ! Et tu es là aussi Kasuka ! Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vus !
- Salut Shinra » avait marmonné le blond alors que son frère se contentait de hocher la tête avec un micro-sourire indécelable.
Le médecin (ou presque) s'était finalement assis avec eux le temps que sa commande à emporter arrive et d'un coup, la table était devenue beaucoup plus animée. En fait, il y avait eu plus d'agitation en dix minutes que pendant la totalité de la journée qu'il avait passée avec Shizuo… C'était ce que Kasuka aimait chez Shinra : le monde s'animait toujours lorsqu'il était dans les parages. L'ami de son frère était toujours enjoué et plein de vie, et il y avait cette étincelle irrésistible qui dansait en permanence dans son regard…étincelle qui avait soudain presque disparue lorsque ce dernier avait annoncé que son père était de retour à Tokyo et logeait actuellement chez lui.
« C'est un homme avec une blouse blanche et un masque à gaz ? n'avait pu s'empêcher de demander l'acteur d'un ton, comme toujours, neutre et dépourvu d'émotion.
- Euh…oui pourquoi ?
- Je l'ai vu ce matin. »
- Son père…ça expliquait la ressemblance.

Finalement, Shinra était reparti avec ses sushis, et la soirée s'était achevée aussi tranquillement qu'elle avait commencé. Kasuka était ensuite rentré chez-lui après avoir promis à son frère de lui donner régulièrement de ses nouvelles lorsqu'il serait aux États-Unis.
Lorsqu'il fut de nouveau seul, le brun eut tout le loisir de penser. Et notamment, de penser à Shinra. Ses sentiments pour lui étaient complexes. D'un côté, il aimait sa façon d'être, son attitude pleine de vie, son côté un peu surexcité et toutes ces choses qui contrastaient avec son propre caractère. C'était quelque chose qui l'avait frappé en primaire, lorsqu'il avait commencé à les fréquenter avec l'intention avouée d'étudier son frère pour percer le secret de sa force surhumaine, et cela n'avait fait que se renforcer lorsqu'ils s'étaient revus au lycée. Le fait que le jeune homme soit complètement tordu ne le dérangeait pas du tout ; c'était en partie ce qui le rendait si attachant. Toutefois, il y avait aussi cette idée, toujours présente, que le cœur de Shinra était déjà pris, et que cette Celty qu'il n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer était le genre de femme contre laquelle il ne pouvait pas lutter. C'était voué à l'échec, et cette idée était ancrée en lui depuis toujours, à tel point qu'elle faisait partie intégrante de ses sentiments pour leur ami.
D'un autre côté, le père du (presque) médecin constituait aussi un sujet de réflexion des plus intéressants. Kasuka se demandait jusqu'à quel point ils se ressemblaient. Mais de toute façon, rien de tout cela n'avait d'importance parce qu'il partait bientôt, et il pourrait enfin être sûr de ne plus les revoir, ni l'un ni l'autre. Lorsqu'il ne voyait pas l'autre brun, il ne pensait presque pas à lui. C'était lorsqu'ils se croisaient que les choses se compliquaient un peu dans la tête de l'acteur.

*

Contre toute attente, Kasuka fut de nouveau contraint de penser à Shinra dès le surlendemain, lorsqu'il avait reçu un coup de téléphone de la part de son manager qui, surexcité, demandait à le voir. Ce n'est que lorsqu'il arriva que ce dernier lui annonça la nouvelle…
Le brun savait déjà qu'un grand concours avait été lancé quelque temps auparavant et que la gagnante, tirée au sort, aurait droit à un rendez-vous avec lui avant son départ pour Los Angeles. Ce qui était nouveau dans tout cela, c'est que le tirage avait été fait le matin même et que la grande gagnante était non seulement un gagnant mais aussi…un certain Shingen Kishitani.
Pour l'acteur, c'était clair, il ne pouvait s'agir que du père de Shinra. Il ne comprenait pas pourquoi ni comment son nom s'était retrouvé dans l'urne, mais ce ne pouvait être que lui. Aussi, lorsque son manager lui demanda s'il voulait qu'ils refassent un tirage au sort pour avoir quelqu'un d'autre et de préférence une fille, histoire qu'ils puissent filmer le rendez-vous et avoir un audimat potable, la réponse sortit toute seule, quoiqu'avec le flegme qui le caractérisait :
« Pas le peine. Ce serait injuste, il a gagné. »
Lui-même n'expliquait pas vraiment pourquoi il avait dit cela. Être le père de Shinra ne signifiait pas qu'ils étaient pareils. Cependant…Kasuka était curieux de savoir ce qui se cachait sous ce masque, et ce rendez-vous était une occasion en or de le découvrir.

Soient S et M deux points confondus du repère (I, B, R). L'objectif de l'exercice est de séparer ces deux points de telle manière à ce que M' se trouve n'importe où sauf sur S, et que K soit aux premières loges pour le voir.



1- Je vous laisse imaginer la petite flèche au-dessus
2- Rien à voir avec un triangle

Bon, c'est un début court, mais j'espère au moins que ça aura amusé quelqu'un. J'avoue que j'ai un peu choisi la solution de facilité… Mais je suis sûre qu'en prenant plus de temps pour réfléchir et en partant sur la même base de sentiments inavoués de la part de Kasuka (ce qui me fait deux crackpairings pour le prix d'un) j'arriverais à faire mieux !
Sinon, je tiens à préciser que je suis très fière de mon titre débile et que, même si mon jeu de mot affligeant ne fait rire que moi, je l'assume entièrement.
Je ne sais pas quand je m'obligerai à publier la suite par contre…
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Message par Milligramme Sam 19 Jan 2013 - 0:22

Et voici donc, pour votre plus grand plaisir (ou pas)…la FIN !
Bonne lecture !

PS: je vous laisse imaginer les petites flèches quand je parle de vecteurs.




Soit V la voiture de Kasuka (V comme Violaine, pas comme voiture ; après tout, elle méritait d'avoir un nom elle aussi). À quelques pas d'elle se trouvait son heureux propriétaire, qui attendait patiemment quoiqu'un peu nerveusement (mais ça, personne n'aurait pu le deviner) la personne qu'il devait rencontrer. Il était convenu qu'il devait retrouver celui-ci vers le parc, et il attendait Shingen depuis quelques minutes déjà, profitant de sa légère avance pour se demander de quel genre d'homme il pouvait bien s'agir.
Selon Shinra, c'était un excentrique à l'esprit retors auquel on ne pouvait pas se fier. D'après le peu qu'il en avait vu, il ne doutait pas un seul instant de son excentricité, mais qu'en était-il des autres points ? Et lui, avait-il eu raison d’insister pour qu'il soit retenu comme gagnant ? Pour le moment, le point positif était qu'il n'était pas filmé. Son agent trouvait que cela ruinerait plus son image qu'autre chose, et il n'avait pas forcément tort. De plus, pour le moment, son vague déguisement (l'habituel couvre-chef Z agrémenté de lunettes de soleil L) semblait faire effet et personne n'avait encore perturbé ses intenses réflexions.
Jetant un coup d'œil aux alentours, il finit par remarquer une silhouette en blouse blanche portant un masque à gaz, et ne doutant pas qu'il se fut agi de la personne qu'il attendait (parce que sérieusement, qui d'autre aurait pu arborer une tenue aussi étrange avec autant de naturel ?) il attendit qu'elle soit à une distance raisonnable avant de lui faire un signe de main. Shingen s'approcha donc de lui, et les présentations commencèrent.
« Vous êtes Shingen Kishitani. »
L'homme eut un hochement de tête, aussi poursuivit-il :
« Je suis Yuuhei Hanejima, ravi de vous rencontrer.
- Moi de même, je suis très honoré d'avoir été choisi. »
Le problème avec ce masque, songea Kasuka avec un soupir intérieur, c'était qu'il ne pouvait pas lire l'expression de son interlocuteur. C'était très gênant non seulement parce qu'il ne parvenait pas à déterminer si l'autre plaisantait ou pas, mais aussi parce qu'il ne savait pas quel rôle il devait jouer face à lui. Cela allait se révéler plus difficile que prévu…il aurait peut-être mieux fait d'accepter un second tirage finalement. Personne n'en aurait rien su… Toutefois, il se dégageait de l'homme en face de lui quelque chose qui faisait qu'il ne parvenait pas totalement à regretter son choix. Quelque chose de mystérieux qui lui donnait irrésistiblement envie de chercher à mieux le connaître…
Après un bref échange, les points S et K effectuèrent tous les deux une translation vers le point V, où K put retirer Z et L.

À cet instant, Shingen n'avait pu s'empêcher de se faire la réflexion suivante : « Kyaaaaa, il est encore plus beau en vrai !!!!!!!! »…avant de toussoter avec ce qu'il pensait être de la discrétion, parce que quand même, il était supposé être plus proche du génie du mal que de la fangirl hystérique et décérébrée. Mais c'était vrai après tout…et de près, c'était encore mieux. Le toussotement reprit, et contrairement à ce qu'il aurait pensé, il était loin d'être passé inaperçu (tout comme le premier). Yuuhei se tourna vers lui en demandant :
« Tout va bien Kishitani-san ? »

Kishitani-san…appeler l'autre ainsi ne lui semblait pas naturel. Il avait l'impression de parler à Shinra. Évidemment, il ne l'avait pas appelé ainsi très longtemps, mais quand même… En fait, la seule fois où il l'avait fait, l'autre avait répondu…
« Bien sûr ! Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Et vous pouvez m'appeler Shingen. »
…non, il n'avait pas répondu ça bien sûr, mais presque ; ce qui l'obligeait d'ailleurs à faire un nouveau parallèle entre le père et le fils. Il en oublia presque de se demander si l'autre avait vraiment pu ne pas réaliser qu'il venait de tousser comme s'il allait mourir étouffé d'un moment à l'autre.

Soit le rectangle p un parc d'attraction, à l'intérieur duquel se trouvent les points K et S. Kasuka ne comprenait pas vraiment pourquoi l'autre avait choisi cet endroit (outre le fait que c'était un cliché de premier rendez-vous), mais après tout pourquoi pas… Il ne savait toujours pas sur quel pied danser avec Shingen, mais au moins ils parlaient et l'acteur se surprenait à passer une bonne journée avec l'homme étrange qui l'accompagnait. Cela valait mieux qu'une admiratrice acharnée qui aurait passé son temps à jacasser et répéter qu'elle avait vu tous ses films et qu'elle avait l'impression de rêver ou une autre horreur du genre. En fait, tout se passait calmement, et c'était très bien ainsi. Shingen faisait la conversation pour deux, ce qui lui convenait parfaitement et n'était pas sans lui rappeler une autre personne. Ça par contre, il s'en serait bien passé…
Tout au long de l'après-midi, il avait essayé diverses techniques pour pousser le scientifique à ôter son masque. Faire un tour de grand huit avec des loopings et des descentes vertigineuses dans l'espoir que celui-ci tomberait avait échoué. Lui proposer une barbe à papa ou autre pour qu'il soit obligé de le retirer pour manger…raté. Rester en plein soleil pour qu'il ait trop chaud et le retire…raté. Renverser “par inadvertance” un liquide dessus…raté (ça n'avait pas eu l'air de le déranger). Essayer de le convaincre de sentir quelque chose…raté. Lâcher une horde déchaînée d'enfants turbulents pour qu'ils essaient de le retirer ou au moins lui demandent de le faire…raté. L'abandonner pour chercher une glace en espérant que des voyous lui retireraient de force…non, quand même pas. L'acteur avait donc eu droit à toute une série d'échecs cuisants…et pourtant, il devait avouer qu'il s'amusait bien. Cela lui faisait presque oublier qu'il n'aimait pas trop les foules et l'agitation.
En outre, il aurait bien aimé demander à l'autre la raison pour laquelle il avait participé à ce concours, mais il craignait de paraître impoli et surtout, de devoir lui expliquer ensuite pourquoi lui-même avait accepté cela. Quoique, Shingen ne semblait pas s'être dit une minute qu'il aurait pu ne pas gagner parce qu'il ne rentrait pas dans les standards requis pour participer (pas qu'il y en eût vraiment, mais le scientifique ne correspondait pas du tout à ce à quoi les organisateurs pouvaient s'attendre venant d'un concours pareil).

Peu après le coucher du soleil, le rendez-vous toucha à sa fin et il fut temps pour les deux hommes de se séparer. C'était le moment, songea Kasuka. S'il ne le faisait pas maintenant, il n'aurait jamais la réponse à la question qu'il se posait depuis la fois où il l'avait croisé dans la rue. Les multiples rêves qu'il avait faits entre le moment où il avait su qu'il allait le revoir et maintenant ne trouveraient jamais de dénouement. C'était sa dernière chance… Il DEVAIT savoir ce qu'il y avait sous ce masque !
Dans ses songes, la vérité était changeante. Parfois, il trouvait une version plus âgée de Shinra, parfois il trouvait carrément l'ami de son frère. Quelquefois, c'était plus insolite ; un bonhomme en pain d'épice, Dark Vador, Benjamin de Lucile, Amour et Rock 'n Roll ou même une tête de mante-religieuse remplaçaient le visage de Shingen. Alors oui, il fallait absolument qu'il sache, sinon ces rêves continueraient sûrement de le hanter jusqu'à la fin de ses jours.
Toutes ses tentatives détournées avaient échoué, mais il n'avait pas l'intention de renoncer pour autant. Quoi qu'il en coûte, il fallait qu'il sache. Aussi, alors qu'ils se trouvaient encore dans sa voiture, à l'endroit où l'heureux gagnant devait descendre, il prit une grande inspiration intérieure (sisi, c'est possible) et lui demanda :
« Shingen-san…pouvez-vous retirer votre masque un instant s'il vous plaît ?
- Impossible, l'air de Tokyo est trop pollué » répondit l'autre d'un ton catégorique.
Mais pour cette fois, Kasuka avait la ferme intention d'insister.
« Vous n'avez pas besoin de respirer.
- Mais un super-héros ne révèle jamais son visage ! »
Super…héros… D'où sortait-il un argument pareil ? C'était tellement absurde que ça en devenait presque imparable. Néanmoins, il décida de tenter autre chose. Alors, mettant tout son talent d'acteur à profit, il demanda d'un ton presque suppliant :
« S'il vous plaît…j'aimerais voir votre visage. »
Ça ne lui ressemblait pas d'insister autant…mais pour une fois que quelque chose l'intéressait vraiment, il était prêt à tout pour obtenir ce qu'il voulait.

« Haaaaaaa, il est trop beau ! » hurla une voix hystérique dans la tête de Shingen. Effectivement, l'acteur était sublime, surtout lorsqu'il prenait cet air implorant. Il était difficile de lui résister…
Toute la soirée, le pervers attiré par les jeunes garçons qui était en lui (bien qu'il n'ait jamais soupçonné son existence) n'avait cessé de le lui faire remarquer d'ailleurs (avec la fan hystérique). Yuuhei Hanejima était irrésistiblement attirant…et il se surprenait à songer qu'il valait largement la peine de respirer l'air toxique de Tokyo. Si seulement il pouvait…
« D'accord. Mais en échange, je veux un baiser » demanda-t-il sans réfléchir.
- Certes, il était peut-être un vieux pervers attiré par les garçons plus jeunes que son fils, mais il l'assumait totalement ! Enfin…il essayait.
Yuuhei eut à peine l'air surpris par sa demande, mais contre toute attente, il hocha lentement la tête. Shingen croyait rêver. Était-il vraiment possible qu'il accepte aussi facilement ? Mais après tout, il était aussi surprenant que lui-même accepte de retirer sa protection contre l'air pollué de la capitale.
Voyant son absence de réaction, le jeune homme précisa d'un ton neutre :
« J'accepte. »
Aucune trace de choc ni de dégoût. Il était vraiment étonnant…

Soit M un masque situé sur S. Par un mouvement de translation dont tout le monde se fout, même les deux personnes concernées, M se retrouve en M' et S se retrouve sans protection face à K. Sans la visière de son masque à gaz, la vue de Shingen est plus dégagée. Et Yuuhei n'en est que plus attirant. Il retient son souffle.

Ce qui se trouve derrière le masque est un visage…normal. Tout ce qu'on peut attendre d'un Japonais père d'un enfant de 24 ans. Pas de bonhomme en pain d'épice, pas de Tristan des Bee Hive (« Mais non, je ne suis pas Tristan des Bee Hive, je suis Milo du scorpion ! » avait-il d'ailleurs protesté dans ce rêve)…rien de surprenant en fait. Pourtant, alors qu'il essaie de retenir chaque détail de ce visage qu'il a tant cherché à voir, Kasuka retient son souffle.

Shingen ne bouge pas. Ce n'est pas à lui de faire le premier mouvement vers l'autre, et il n'ose pas lui rappeler leur marché. Pour cela, il faudrait qu'il respire… L'acteur non plus ne semble pas avoir oublié, parce qu'il s'approche lentement de lui.

Soient S et K deux points distincts du repère. Par une translation de vecteur KS, les deux points se retrouvent presque confondus, unis du point de vue de l'univers, le temps d'un souffle. Juste le temps d'échanger un chaste baiser, trop bref aux yeux du scientifique. Mais c'est vrai…si cela avait duré trop longtemps, il aurait été obligé de respirer. Sauf qu'à cet instant, il ne peut s'empêcher de penser que cela en aurait valu la peine. Il aurait respiré des vapeurs toxiques pour avoir l'occasion d'aller ne serait-ce qu'un peu plus loin. Sauf qu'il est trop tard. Il ne pourra pas en demander un second, jamais, et avant qu'aucun d'eux n'ait vraiment eu le temps de réaliser, M et S sont de nouveau confondus et S prend une grande inspiration.

Kasuka avait presque eu envie de soupirer. Mais c'était vrai, il n'était pas très émotif, alors ce soupir ne franchirait jamais la barrière de ses lèvres. Il ne savait pas trop si ses joues étaient rouges ou non, mais il bénissait l'obscurité qui régnait désormais dans la voiture, grâce à la lumière qui avec une précision temporelle incroyable s'était éteinte juste au moment où il en avait eu besoin. Un silence gêné régna pendant quelques instants, avant que Shingen ne s'en aille en lui glissant un « Au revoir » précipité. Et après avoir touché une dernière fois ses lèvres, Kasuka démarra sa voiture et rentra chez-lui avec un vague sourire.

Alors qu'il montait les escaliers, Shingen ne pouvait s'empêcher de songer à l'acteur, et à l'odeur légère et à peine sucrée qu'il dégageait. Odeur…cela voudrait-il dire que…il avait RESPIRÉ ?!
Oubliant tout ce qu'il avait pensé un instant plus tôt, le scientifique poussa un cri d'effroi en prenant sa tête entre ses mains, alertant ainsi tout l'immeuble.

*

Quelques mois plus tard, soient K et S deux points isolés du repère (H ; L ; A). En tenant compte de la taille plus que conséquente de la mégapole californienne, quelle est la probabilité que ces deux points se rencontrent totalement par hasard ?
Évidemment, la réponse se situe entre 0,000001% et « aucune, ça vaut même pas le coup de calculer alors rendors-toi ». Pourtant, il est bien connu que le hasard n'existe pas, "tout n'est que fatalité" dirait une certaine sorcière des dimensions (ça vaut surtout dans les fanfictions d'ailleurs). C'est donc la raison pour laquelle, au détour d'une rue, Kasuka aperçut un homme en blouse blanche avec un masque à gaz au beau milieu de la foule qui arpentait les larges avenues de Los Angeles. Il eut beau essayer de se convaincre que Shingen n'était peut-être pas le seul à arborer un style aussi insolite et qu'il y avait peu de chances qu'ils se retrouvent au même endroit, pour l'acteur, il était clair qu'il ne pouvait s'agir que de lui. Il avait donc deux choix. Premièrement, il pouvait lui courir après pour savoir s'il s'agissait bel et bien de lui. Ou alors il pouvait continuer sa route et faire comme s'il n'avait rien vu. Sans s'en rendre compte, il s'arrêta. Et finalement, il rebroussa chemin et partit retrouver l'autre Japonais.

1/ Soit K un point du repère (H ; L ; A) effectuant une translation de vecteur KS. Soit S un point effectuant une translation de vecteur inconnu. Ces deux points vont-ils se rejoindre ?
2/ Soit S2 un point issu de S, et KS2 le vecteur représentant les sentiments de K vis-à-vis de S2.
a- En tenant compte de l'existence du vecteur SK, quelle est la probabilité que lesdits sentiments effectuent une translation de vecteur SS2  ?
b- Peut-on considérer que les points se sont simplement perdus dans leurs translations ?

*

« Et donc, conclut Shingen face à un Kasuka toujours aussi imperturbable, tu devras désormais m'appeler… »
Le scientifique sortit un morceau de papier, sur lequel il écrivit vivement quelque chose avant de le tendre d'un geste théâtral vers l'acteur…
« …MON AMOUR ! »




Voilà, j'espère que a vous aura plu (au moins un peu quoi). En fait, je me suis bien amusée en écrivant ça… (mais de toute façon, plus c'est bizarre et plus ça m'amuse, je devrais le savoir depuis le temps…)
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